Championne de France des embouteillages, Marseille va peut-être bientôt se débarrasser de cette embarrassante étiquette. Et ce grâce à la mise en service ce week-end du tout nouveau tunnel Prado Sud.
Concrètement, les automobilistes pourront l’emprunter depuis le rond-point du Prado jusqu’au parc du 26e- Centenaire en évitant ainsi les boulevards Rabatau et Maillane, dans le Sud de la ville, trop souvent engorgés.
Sa longueur totale : 1,5 km. « Ce n’est pas beaucoup mais ça change tout, estime Jacques Ferron, président de la société exploitante de l’ouvrage. Relié au tunnel du Prado Carénage, il permet de gagner trente minutes ». Un avis que partage Eugène Caselli, le président de la communauté urbaine, cofinanceuse du projet (estimé au total à 220 millions d’euros). « C’est une victoire supplémentaire sur l’utilisation de la voiture en surface. Cela va permettre de désengorger encore plus le Vieux-Port et la Corniche », déclare-t-il.
Un ouvrage controversé
Si l’automobiliste peut donc y voir un intérêt, acceptera-t-il de mettre la main à la poche ? Dans l’hypothèse où il voudrait traverser la ville depuis le rond-point du Prado jusqu’à la Joliette en passant par les tunnels Prado Sud et Carénage, il devra débourser 4,60 euros pour parcourir 4 kilomètres. « C’est cher, admet Eugène Caselli. Il faut rediscuter les tarifs. Le Prado Carénage est amorti et la société gestionnaire réalise d’importants bénéfices. Elle peut faire un petit effort supplémentaire », lâche l’élu.
Autre écueil, selon lui : un article du contrat signé entre la communauté et la société gestionnaire du tunnel Prado Sud prévoit tout simplement de retarder la mise en place du boulevard urbain sud prévue en 2026, la fameuse L2. Pourquoi ? Pour ne pas contrarier l’utilisation du tunnel qui lui est payant. « Jacques Ferron m’a dit qu’il acceptait de renoncer à la clause du contrat si le Boulevard Urbain Sud était réalisé avant 2026″, assure Eugène Caselli.
source : metronews.fr/